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Le blog de Théophile Kouamouo
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28 mars 2007

Fausses références et fausses croyances

Ainsi, il nous est donné d’assister, en live, à la chute de la maison Banny ! Et quelle chute ! Les aficionados du truculent (et regretté) écrivain Mongo Beti penseront inéluctablement au titre d’un de ses romans : La ruine presque cocasse d’un polichinelle. Au-delà de la tentation de la formule ravageuse, l’étrange destin de Charles Konan Banny confirme, comme d’autres péripéties de la crise ivoirienne, que nous sommes en plein dans une «guerre du faux». Au-delà des faux nez, des masques, des discours mensongers et des différentes mystifications qui ont fini par se discréditer à l’épreuve du temps, des fausses références et des fausses croyances ont saturé notre champ symbolique, pour finalement s’échouer piteusement. Charles Konan Banny est une fausse référence qui vient de sombrer, condamné par les fausses croyances qu’il partageait avec ses (faux ?) amis.

Charles Konan Banny est fils de la perte de repères entraînée par le conflit ivoirien. Nostalgiques d’un ordre consensuel, lassés du ballet de ce qu’ils appelaient la «bande des quatre», tentés par le «tous pourris» et désireux de trouver une alternative aux leaders symbolisant la fracture nationale, certains Ivoiriens se sont laissés tenter par l’aventure Banny. L’intéressé a su en profiter et adopter une stratégie de positionnement en creux. Il fallait, dit-il, en finir avec la défiance, les intrigues. Il fallait pouvoir se faire confiance. Ce qui unissait les Ivoiriens, disait-il, était plus grand que ce qui les divisait. Bien entendu, en professant de loin ces évidences d’un ton convaincant et en laissant ses lieutenants officieux sur place dire à la fois aux patriotes, aux pro-rebelles et aux militants du PDCI ce qu’ils voulaient entendre, l’ancien gouverneur de

la BCEAO

s’est forgé une image peut-être floue mais avantageuse.

Banny est donc apparu à certains comme un homme attaché aux principes de

la République

sans être forcément un obligé du président Gbagbo. Certains ont cru voir en lui «le meilleur de l’houphouétisme». Ils se sont très vite rendus compte que Banny n’était pas du tout un homme d’Etat habité par le désir de grandeur de

la Côte

d’Ivoire, mais bien un conspirateur irrité par les symboles représentés par

la Constitution

et l’armée nationale. Ils ont vu en œuvre un adepte de la prestidigitation poussant le GTI dans le dos pour ensuite se présenter comme «l’homme de mission» appliquant «bêtement», comme son prédécesseur, les quatre volontés de la «communauté internationale».

Quelques-uns ont cru tenir en Banny un «technocrate» totalement étranger aux intrigues politiciennes de la grande boulangerie que constituerait la scène politique ivoirienne. Au final, ils sont les plus déçus. Ils ont vu un Machiavel au petit pied essayer d’utiliser sa position et les résolutions onusiennes y afférant pour imposer on ne sait quelle hégémonie. Tantôt avec quelques dissidents contre la direction du PDCI, tantôt avec le RHDP contre Gbagbo, instrumentalisant par moments l’exigence du désarmement (dont il se contrefichait, au fond) contre les rebelles, il s’est fait le roi des coups fourrés. Alors qu’il aurait pu s’en passer, il a voulu utiliser l’aubaine du scandale des déchets toxiques pour mettre la main sur

la Douane

, le Port, et engager le dépouillement symbolique du président Laurent Gbagbo. Contre tout bon sens, et en dépit d’une opinion pas si dupe que cela, il s’est engagé corps et âme dans la «révolution blanche», une sorte de tentative d’insurrection qui se serait soldée par un coup d’Etat militaro-civil. A chaque fois que ses propres erreurs l’ont isolé, il s’est réfugié sur «ses terres» de Yamoussoukro, développant ou laisser développer un discours ethnofasciste complètement ahurissant sur le trône du royaume qui serait laissé aux «porcs» au sang impur.

On prenait Banny pour un moderne, pour «le plus gentil des méchants». Ce n’est qu’un archéo, qui n’a tiré aucune leçon de l’aventure de son ami Seydou Diarra et qui a pensé, par fatuité, que ce qui arrivait aux autres ne pouvait pas lui arriver. Endormi par les discours de Jacques Chirac et du chef de la cellule africaine de l’Elysée, Michel de Bonnecorse, il a cru que

la France

mouillerait le maillot pour lui, que personne ne pourrait rien contre l’ancien colonisateur et que tous ceux qui, depuis des décennies, occupent le champ politique, se mettraient «à sa disposition». Il a surtout confondu la foule et le peuple, comme en témoigne sa dernière virée sur le campus avec des dirigeants de

la FESCI

voulant se faire remarquer par Gbagbo (y compris négativement), et par ailleurs trop contents de trouver un nigaud à déplumer. Banny s’en va ? Nous ne pleurerons pas !

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Commentaires
L
Nos amis journalistes "frenchies" ignorent certainement cette célèbre maxime bien connue sur les bords de la lagune ébrié: "le temps est le deuxième nom de Dieu". Toute personne éprise de bon sens sait que tôt ou tard la position des médias français, ainsi que celle de leurs politiques et ressortissants aboutirait à ce que que nous sommes en droit de constater ces temps ci. Pour parler comme les gens du midi de la France avec l'accent SVP, on peut dire: "la vérité, c'est fort quand même".
L
Le tribalisme doit être le combat à venir de la génération 70/80. quand cette tare congénitale se manifeste au vu de tout le peuple ivoirien, on ne peut qu'avoir mal à la Côte d'ivoire. Merci.
F
depuis un moment, j'ai décidé de suivre le comportement de nos intellectuels au plan politique.en toute franchise, je pense pour ma part que sur la place , le seul intellectuel reste et demeure laurent gbagbo.car il a ete constant depuis son apparition sur la scène politique en 1990(officielement)dans ses discours et sa vision pour la côte d'ivoire.voici un monsieur qui sait s'adapter face à n'importe quelle situation depuis l'opposition jusqu'à son éléction à la présidence.bien avant la crise, je me suis persuadé que la côte d'ivoire comptait des intellectuels chévronnés au nombre desquels il y a un charles konan banny(gouverneur de la bceao).<br /> mais je me suis très vite ravisé lorsque ce monsieur ;à la suite du braquage historique de la direction nationale bceao par le sinistre individu sia popo,n'a daigné prendre des sanctions contre les agents impliqués dans ce hold up. encore plus grave, il n'a daigné manqué son indignation lorsque les rebelles à trois reprises ont pillé les agences de man,bouaké et korhogo.il viendra conformté ma conviction lors de sa prise de fonction en sa qualité de premier ministre.banny durant son passage à la primature n'a fait que faire des conneries.je me suis posé à maintes reprise la question est-ce un intellectuel ce monsieur?<br /> on lui attribue les qualités de technocrates, de banquier avisé donc en somme un intellectuel plein au vrai sens du mot.mais les impairs du sieur m'ont laissé sur ma faim. il prend des decisions de manière hative sans analyses préalables, se contredit chaque jour que dieu fait dans ses actes et propos.malgré la qualité de ses conseillers, il n'a jamais eu de reaction critique face à une situation.alors qu'est intellectuel celui qui sait avec objectivité departir le vrai du faux ; en somme c'est celui qui prend une décision même impopulaire .banny au lieu de chercher à repondre aux attentes de son peuple, il a préféré faire du tourisme et narguer le peuple tout le temps.un premier ministre qui se bat pour les pouvoirs constitutionnels avec un chef d'etat dont il dépend.chose ridicule, les contre réactions de la primature aux réactions de la présidence dans le cas de la réintégration des dg du port , douanes et du gouverneur du district d'abidjan; les contre réactions ont entraîné le limogeage du conseil d'administration et du dg de la rti.<br /> la gestion opaque du dossier sur les dechets toxiques sont des actes parmi tant d'autres qui ont fini par me convaincre que charles konan banny n'est réellement pas un intellectuel.<br /> ensuite, je me suis intéressé à son CV et à son parcours dans la vie professionnelle.Là aussi, je me suis très vite aperçu pourquoi ce monsieur agissait de la sorte avec cet air de suiffisance vis à vis du président et du peuple ivoirien. car hormis la bceao, banny n'a pas eu de carrière dans une institution financière internationale ou nationale. quand l'on sait comment la désignation au poste de gouverneur s'opère, rien ne surprend l'ivoirien moyen.la côte d'ivoire detient 40% de l'or à la bceao et de ce fait seule la côte d'ivoire doit choisir le gouverneur et ce parmi ses fils et filles.banny est le neveu du premier président de la republique et comme à cette époque aucun président ne pouvait s'opposer au choix du président felix houphouet boigny, voici comment devient gouverneur de la bceao en remplacement d'allassane ouattara devenu dans le temps premier ministre d'houphouet.un gouverneur d'une banque est comme un chef du village ou un ministre.lorsque le chef ou le ministre s'entoure de têtes bien remplies, il réussit sa mission sans grands heurts.nous avons des ministres frigoristes dans nos gouvernements mais ceux là ont fait fonctionner le ministère sans dommage.réussir des prouesses à a bceao ne devait aucunement surprendre car la bceao n'engage que des elites c'est ce qui explique la bonne performance de l'institution.pourquoi l'on n'instaurerait pas une voie de concours pour les nationaux au poste du gouvernorat de la bceao!<br /> je suis aujourd'hui un homme meurtri lorsque l'on compte banny parmi les intellectuels de mon pays; il est tout sauf un intello.
A
Depuis que l'Afrique s'est ouvert à la démocratie, il y a un fait nouveau qui fait le quotidien des Etats de ce continent. Quand il y a crise, il est coutume de faire appel à un pseudo technocrate pour diriger les différents gouvernements ou même être plébiscités pour diriger le pays. Le cas de Banny n'échappe pas à cette logique. Et souvent le constat amer est celui de l'échec.<br /> Loin de récuser les compétences notoires de ces africains parachutés du jour au lendemain dans la sphère politique, pour seule cause ayant servi dans les institutions financières internationales ou continentales. Le point d'orgue se situe dans leur manière de faire la politique.<br /> Pourtant faire la politique n'est point compliqué. Affirmation péremptoire et suffisante me diront les uns et les autres. Je répondrai non. Faire la politique est aisé lorsqu'on place celle-ci comme étant un oeuvre charitable. Eh, oui, la vraie politique est une haute définition de la charité, celle qui consiste à donner le meilleur de soi-même pour les autres. Et les autres ne se résument qu'au peuple, à l'humain. Et pour y arriver, il faut se débarasser des petits calculs égoïstes, et surtout ne pas avoir de maître à penser. C'est là où le bas blesse.<br /> La quasi majorité de ces technocrates parachutés à coup de pressions intrigantes ou encore de billets de banque sont formatés pour servir non le peuple, mais la cause de ceux qui les ont placé. Pour le cas de Banny, c'est la France qu'il doit satisfaire et non le peuple Ivoirien. Il s'est tracé une ligne de conduite en conformité des exigences des milieux mafieux français qui veulent le piétinement de l'Afrique en général et de la Côte d'Ivoire en particulier.<br /> Tous ces hommes sont formatés pour accepter sans réchigner les diverses récommandations venant de l'occident. Et leurs différents échecs traduits la faillite des élites africaines. Il n'y a qu'à faire un tour du continent pour tirer au clair ce constat d'échec. <br /> Cependant, chacun doit se demander les raisons de cet échec. Elles se tiennent essentiellement dans l'application des différentes politiques dictées depuis les salons cosus en occident. Aucun de ce shommes et femmes n'ont voulu faire corps avec les réalités de leurs différents pays pour tracer une nouvelle voie, c'est-à-dire celle consistant à faire des choses en Afrique, par les africains pour les africains. Tous attendent des directives, des aides. En attendant ?...Rien.<br /> Heureusement pour la Côte d'Ivoire l'histoire de Banny s'est achevée comme elle a commencé. On ne retiendra rien de son passage au gouvernement. Et c'est toujours ainsi le sort reservé à ceux qui sont toujours sous tutelle au niveau des actions et des réflexions. Avant lui, il y a eu des chefs d'Etat qui imbus d'eux-mêmes sont arrivés au pouvoir. Emmurés dans leur prétendu soutien de la communauté internationale, ils ont fini par se retrouver à la rue sans que cette fameuse communauté internationale lève le petit doigt. Et ces cas sont légions sur le continent. L'on se demande déjà comment cela finira-t-il au Benin, au Libéria ou encore en Centrafrique avec un Premier-ministre venu de la BAD
A
Je pense que les compatriotes africains sont trop sévères. Nous savons tous que SORRO est jeune et ambitieux. On aime ou on aime pas, il faut louer son courage car il était allé très loin et ce serait braqué s'il n'avait pas pris un peu de hauteur contrairement à l'un de ses manipulateurs, j'ai nommé Alasane Draman Ouatara, qui veut à tous prix gouverner la Côte d'Ivoire quitte à marcher sur les cadavres de tous les ivoiriens. Sorro, par cet accord, a montré qu'il a gardé sa fibre patriotique au delà de tout.<br /> <br /> De grâce, aidons l'enfant prodigue. Accordons lui la présomption de bonne foi. Il a lâché ceux qui l'ont poussé à la faute; C'est déjà ça<br /> <br /> Amnistie ? Pourquoi pas.
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