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Le blog de Théophile Kouamouo
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11 avril 2007

La fuite des cerveaux est-elle un faux problème ?

modiboL'ex-Malien de la NASA, actuel président de Microsoft-Afrique, Cheick Modibo Diarra, a toujours eu des idées iconoclastes. Il s'insurge, dans une interview publiée par le magazine du bureau régional de la Banque mondiale à Dakar, contre tous ceux qui s'inquiètent et élaborent des théories autour du thème de la "fuite des cerveaux" du continent noir. Au moment où une bonne partie de l'Afrique accuse Nicolas Sarkozy, le "père" de "l'immigration choisie", de vouloir piller la matière grise africaine, Modibo prend tout le monde à rebrousse-poil.

"Pour ma part, je récuse le terme de "fuite" des cerveaux. Un cerveau fuit pour aller où ? C'est une notion issue des salons ou des grandes institutions onusiennes. La réalité est que personne ne peut  que personne ne désire quitter son chez soi car rien ne peut remplacer l'odeur du quartier dans lequel on est né ! Il faut créer en Afrique les conditions permettant aux gens - une fois de retour, après avoir investi les ressources de leur famille pour aller acquérir des connaissances -, de mettre ce savoir acquis au service de l'amélioration de leurs conditions de vie et de celles de leurs concitoyens. Qui est fou au point de rester dans un endroit où l'odeur de la terre mouillée par la pluie ne lui inspire rien ? Pour rien au monde je ne serais parti ailleurs si j'avais trouvé dans ma ville de Ségou les moyens de travailler !Aujourd'hui, nous vivons dans un monde où l'accumulation du savoir est extraordinaire et progresse très vite. Si vous êtes débranché de ce circuit de la connaissance pendant un laps de temps, tout l'investissement placé sur vous devient obsolète. C'est pourquoi il est primordial de se tenir informé et de sauvegarder le savoir acquis en restant connecté à d'autres collègues et d'autres laboratoires grâce aux TIC, dans l'attente que nos décideurs créent cette banque de données dont je parlais ainsi que les projets concrets valorisant le savoir et le savoir-faire acquis par ces ressortissants. Il faut comprendre que les gens doivent gagner leur vie, cela n'a rien de sentimental (...) Certains cherchent simplement à laisser croire que l'intellectuel africain ne veut pas rester chez lui. C'est faux ! Aller ailleurs n'est pas nécessairement la préférence de l'intellectuel africain. En fait, il y a eu faillite sur toute la ligne, tant au sein des institutions de développement, que des pays qui prennent les décisions. Ils ne créent aucune condition pour que les gens restent chez eux. Regardez les institutions internationales : combien de cerveaux africains sont volés par la Banque mondiale ou par l'Unesco dont je suis l'Ambassadeur ? Regardez ce qui passe dans toutes les institutions de l'ONU. Il faut cesser de prôner une chose et son contraire."

Individualiste forcené ou pragmatique décomplexé ? Que penser des mots de Modibo ? A vos claviers !

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Commentaires
K
je pense au regard de ce qui a ete ecrit que les 'cerveaux' ou ceux qui se considerent comme tels doivent prendre conscience qu" ils doivent etre et plus encore en afrique des entrepreneurs,Or la formation actuelle des cadres (scientifiques,ingenieurs,...)ne leur apprend ni a chercher des marches, ni a entreprendre pour rentabiliser leur savoir.on a adopter un schema dans lequel le scientifique,le cadre,l'ingenieur , surtout les scientifiques,savants et autres sont des assistes(fonctionnaire and Co).Or l' etat ne peut plus relever le defi.Voici quelques causes de la decheance de la politique d'integration des cerveaux<br /> <br /> probleme 1 : absence d'objectif claire et rentable<br /> <br /> Prenons un exemple:Le probleme de l'etat des routes en cote d'ivoire est crucial.Tout le monde sait dans quelles souffrances les populations vivent a cause des routes.Or ce probleme concret peut etre aussi un sujet scientifique pour ceux qui font de la mecanique des fluides, des solides,...Alors pourquoi ne pas creer une agence d'etude de la degradation des routes?Il existe actuellement seulement une approche ingenieur BTP du probleme:on cherche a mettre du goudron un point c'est tout....et bien peu.car une route est un milieu vivant.qui se deforme , se reforme,...Il n'existe aucune structure pour faire la jonction entre la recherche , les besoins et le prive.les cerveaux africains ne sont pas entreprenants car personne ne sait ce que devrait etre la recherche , la science en afrique par exemple.A part transformer des enseignants de fac qui ne manipulent plus depuis belle lurette en chercheurs, ou a payer les salaires , je n'ai jamais vu un ministre de la recherche definir une politique claire et ambitieuse.les enseignants sont plus preoccupes par leur statut que par s'organiser pour faire decoller la recherche. Par exemple une vraie politique de recherche se decompose en trois axes : animation scientifique, recherche fondamentale et applications (brevets,...).fait-on de la promotion dans les lycees,...?non.le reste n'en parlons pas.On parle beaucoup de delestage en ci ces temps ci , alors a quand le nucleaire?utopie?<br /> <br /> probleme 2 : le financement<br /> avec un systeme comme la zone CFA ne demandez pas aux banques de financer le recherche , parce que leur priorite c'est les cultures comme le cafe, le cacao,...pourquoi?suivez mon regard vers la seine, en bas de la tour eiffel>>>donc les cerveaux manquent de moyens et pour cette<br /> raison ils ne peuvent produirent.<br /> <br /> Quand ces problemes trouveront des solutions alors on decollera, et les chercheurs rentreront chez eux
M
Je pense qu'il nous faut trouver des moyens de creer chez ces cerveaux en fuite un patriotisme reflechi qui s'oppose selon Tocqueville, a notre patriotisme instinctif. Dans son livre: De la Democratie en Amerique (1835) Alexis de Tocqueville parle de cet amour instinctif que l'on a pour un pays et qui ne tarde pas a disparaitre des que se presente la moindre difficulte (P. 330) Il nous faut des droits, il nous faut creer des Etats de droits chez nous, qui donnent des droits a leurs intellectuels, les aident a prosperer, et protegent leurs biens. Il ne faut pas se voiler la face, c'est pour defendre son interet personnel qu'un citoyen defendra bien l'honneur de son pays. S'il n'y a aucun interet ou bien, il ira voir ailleurs. Tocqueville montre que le patriotisme Americain participe du fait que le destin du pays est lie a celui du citoyen. Ainsi l' Americain est patriote parce qu'il comprend l'influence qu'a le bien-etre de son pays sur le sien propre.
L
Salut,<br /> Ce blog n'est pas un espace pour venir pleurnicher encore moins exposer des problèmes personnels. Toutefois, figurez-vous qu'avec trois (3) diplômes de troisième cycle, il m'est impossible de me trouver une activité qui puisse me rapporter ne serait-ce que 100 000 f par mois!<br /> J'ai alors envisagé (re)sortir du pays. Si je le fais, est-ce une fuite de cerveaux? <br /> Non, simple question de s'empêcher de mourrir et de ne pas être dépassé du point de vue des compétences!<br /> Je partage sincèrement les avis de ce brillant fils d'Afrique!
M
Si nous observons bien le développement de Modibo, au lieu de fuite de cerveaux, il souhaiterait qu'on parle de l'otage de cerveaux face à l'incapacité de "nos dirigeants" à créer les conditions minimales pour le développement. Modibo peut attendre !!! Montesquieu, Diderot, Voltaire, Rousseau ont pris leur responsabilité face à l'histoire , face aux dirigeants de leur époque, ils ont influencé les politiques en france et partant dans le monde. <br /> M. Modibo, le constat est là, patent, vous êtes parti de Ségou il y a bon nombre d'années, vous n'êtes pas le seul à être parti de là, d'autres y sont revenus. Aujourd'hui comment voyez vous Segou? comment entrevoyez vous Segou dans 10, 20, 30 ans ,...Attendez les autres décider de ce dont ils doivent faire de Ségou et vous verrez que le développement sera au rendez vous !!! <br /> Nous avons un peu les échos de ce que vous faites déjà pour l'Afrique, pour le Mali, mais c'est à force d'abnégation, de travail, sur le terrain que vous intellectuels arriveraient à influencer si vous préferez attendre que les autres vous tracent la voie, je pourrai dire comme leprescripteur que le développement peut encore attendre. Mais est ce que le développement doit-il attendre ?
F
Le prescripteur a dit exactement le fond de ma pensée. Nos intellectuels ou pour être plus dans le sujet "nos cerveaux" continuent d'avoir le complexe du blanc. Dès qu'il s'agit de penser dévéloppement ils préfèrent tout abondonné au profit du FMI, dela banque mondiale et autres organismes de developpement ou le plus souvent on retrouve des hommeset des femmes aveclesquels ils ont fait les mêmes classes. comment dansces conditions peut-on developper notre continent puisque les schémas qui sont appliqués ne prennent en compte aucune de nos valeurs. Nos cerveaux préfèrent plus l'arghent à tout prix à la valorisation de leur savoir. Israël s'est développé comment? par les Kibboutz là où l'ingénieur met au service de la communauté son savoir pour l'amour de sa terre sachant qu'iln'a aucun profit matériel personnel à tiré.<br /> Si lescerveaux ne créent pas eux-même les conditions de leur expression ils vont toujours allé chercher ailleurs et revenir crier que les environnements deleur épanouissement sont nulles. A ce rythme,le developpement peut vraiment attendre.
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