Koffi Olomidé et son ami Guillaume
«La fonction fait l’homme»,
Certains amis de Guillaume Soro, qui avaient honte de lui il y a peu et juraient ne pas le connaître, se précipitent désormais dans ses bureaux pour lui témoigner toute leur sympathie. Parmi eux, une star ! Koffi Olomidé himself ! Mars 2005. Le «Grand Mopao» doit venir pour un concert dans une ville d’Abidjan où la guerre n’a pas eu raison de «la joie». Mais il y a un problème. Des leaders d’opinion du camp patriotique, qui ont écouté attentivement les chansons de son album «Monde arabe», se sont rendus compte qu’il faisait, de manière à peine voilée, l’éloge de Guillaume Soro, alors ennemi public numéro un. «Bogota, GS» était qualifié de «guide» et de «leader éclairé». Attaqué au sujet de ses «atalakus pro-rebelles», Koffi Olomidé niait tout en bloc. «Je ne suis pas un rebelle», se défendait-il. «Je ne connais pas ce monsieur, je ne l’ai jamais vu et ne lui ai jamais parlé, même au téléphone (…) Je chante des noms pour de l’argent sans spécialement connaître ces personnes. Dans le cas espèce, c’est votre confrère David Monsoh qui m’a envoyé une liste de noms et de l’argent pour les citer», poursuivait-il. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. Jeudi dernier, Koffi Olomidé, le roi de la rumba, était reçu en audience par le Premier ministre ivoirien. Il a tenu, a-t-il expliqué à sa sortie d’audience, à rendre visite et à féliciter «un ami». «Sur invitation du Premier ministre, Koffi Olomidé a promis aller fêter la victoire des Eléphants à la place du carnaval de Bouaké, au soir du match qui opposera la Côte d’Ivoire à Madagascar», rapporte Frat-Mat. En amour, c’est souvent douloureux d’être un «ex» ; mais en matière de rébellion, il y a visiblement de bons côtés à avoir été et à ne plus être. Ou du moins, à être en voie de ne plus être.