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Le blog de Théophile Kouamouo
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20 juin 2007

Un Gaou chez les Hindous (2)

Quel regard les Indiens peuvent-ils porter sur des Africains qui viennent en visite chez eux, invités par leur ministère des Affaires étrangères ? Ouvrons les yeux et les oreilles. A l'Université ouverte Indira Ghandi de New Delhi, il me faut déployer des trésors de vocabulaire en anglais et épuiser toutes les ressources de notre traducteur pour faire comprendre à un ingénieur travaillant sur un vaste projet de télé-enseignement et de télé-médecine lancé par l'Inde à destination des 53 pays de l'Union africaine que les nouvelles idées et les découvertes peuvent venir des praticiens indiens, mieux outillés technologiquement, mais aussi des médecins africains, qui ont la même formation de base que leurs confrères et peuvent tirer des conclusions intéressantes de leur expérience dans leur milieu particulier, la médecine étant une science expérimentale et vivante. Notre cher ingénieur trouve complètement folle l'idée qu'un Africain puisse apprendre quelque chose à un Indien dans les sciences et techniques... Bien entendu, ça nous rappelle quelque chose. Les préjugés sont des virus qui se transmettent par les mass media... Notre traducteur, quant à lui, ne comprend pas pourquoi son pays, qui n'arrive pas à fournir le minimum à ses (très) nombreux pauvres, développe des projets à plusieurs millions de dollars en Afrique. Quelle charité mal ordonnée, estime-t-il. Il faut lui expliquer que son gouvernement, même quand il fait des dons, travaille pour l'expansion du commerce extérieur de son pays, comme quand un marchand offre une orange à un passant pour le convaincre de la qualité des produits qu'il vend... «Le Gange plutôt que le Congo» après «la Corrèze avant le Zambèze» ? N'en voulons à personne : imaginez la tête de l'Ivoirien moyen si on lui explique que son pays va électrifier des villages au Burkina Faso ou au Niger ! Fort heureusement, ces perceptions un peu triviales ne sont pas celles des « thinkers » et des « policy makers » indiens. Les officiels indiens que nous rencontrons semblent tous conscients d'une chose qui, à leurs yeux, ne se discute pas : l'Afrique est un grand enjeu mondial, la nouvelle frontière stratégique. Ils sont conscients qu'il faut entretenir le fort développement des échanges enregistré ces dernières années entre leur pays et notre continent. On les sent très à l'écoute, un peu inquiets tout de même de la distance qu'a pris la Chine sur eux. Les universitaires, éditeurs de revues et membres de « think-tanks » rencontrés à l'Université Jalaharwal Nehru de Delhi sont, eux, pleins d'enthousiasme et de curiosité. Les doctorants travaillant sur la Côte d'Ivoire sont tout de même un peu frustrés de ne pas pouvoir se rendre dans le pays qu'ils étudient avec passion. La première question qui nous est posée, c'est celle de la relation spéciale des pays d'Afrique francophone avec la France. C'est frappant ! Le pacte colonial impressionne toujours ! Un peu comme si des nouveaux aspirants voulaient s'assurer qu'il ne s'agit pas d'adultère et qu'ils ne violent pas une règle non écrite quand ils s'intéressent à une Afrique qui, dans leur esprit, est liée par une relation exclusive.
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Commentaires
C
S'il fallait une preuve "à la couper coller" des changements en cours dans la perception de l'importance géo-économique du continent, l'arrivée récente de CNBC Africa et celle - vieille de 2 ans - de MTV Africa constituent des cas à suivre de près.<br /> <br /> Le magazine Forbes ne s'y est pas trompé. Il vient de publier un long article qui fait le point sur l'importance du marché continental, notamment dans les médias et la publicité. L'article s'intitule "HOPE AND PROFIT IN AFRICA". Voici le lien:<br /> http://www.forbes.com/free_forbes/2007/0618/092_2.html<br /> <br /> Il donne des chiffres intéressants, dont ceux-ci:<br /> <br /> MTV Africa's current reach: 50 million<br /> <br /> Expected 2010 reach: 75 million<br /> <br /> Customers of satellite communications provider Intelsat, 2001: 48 government, 18 private<br /> <br /> Number today: 48 government, 150+ private<br /> <br /> Time in which MTV Africa becomes profitable: 20 months<br /> <br /> Other MTV markets this is faster than: Germany, Japan, China, India<br /> <br /> Cost of a satellite dish and decoder, 2002: $500<br /> <br /> Cost today: $200<br /> <br /> Cost of a low-end cell phone in Africa: $20<br /> <br /> Cost last year: $40<br /> <br /> Cell phone subscribers in Africa today: 140 million<br /> <br /> Projected number, 2010: 280 million
C
S'il fallait une preuve "à la couper coller" des changements en cours dans la perception de l'importance géo-économique du continent, l'arrivée récente de CNBC Africa et celle - vieille de 2 ans - de MTV Africa constituent des cas à suivre de près.<br /> <br /> Le magazine Forbes ne s'y est pas trompé. Il vient de publier un long article qui fait le point sur l'importance du marché continental, notamment dans les médias et la publicité. L'article s'intitule "HOPE AND PROFIT IN AFRICA". Voici le lien:<br /> http://www.forbes.com/free_forbes/2007/0618/092_2.html<br /> <br /> Il donne des chiffres intéressants, dont ceux-ci:<br /> <br /> MTV Africa's current reach: 50 million<br /> <br /> Expected 2010 reach: 75 million<br /> <br /> Customers of satellite communications provider Intelsat, 2001: 48 government, 18 private<br /> <br /> Number today: 48 government, 150+ private<br /> <br /> Time in which MTV Africa becomes profitable: 20 months<br /> <br /> Other MTV markets this is faster than: Germany, Japan, China, India<br /> <br /> Cost of a satellite dish and decoder, 2002: $500<br /> <br /> Cost today: $200<br /> <br /> Cost of a low-end cell phone in Africa: $20<br /> <br /> Cost last year: $40<br /> <br /> Cell phone subscribers in Africa today: 140 million<br /> <br /> Projected number, 2010: 280 million
L
Salut,<br /> <br /> Vivement qu'on se meet. Je crois savoir que tu es encore en Europe. Puisses-tu laisser ton mail à Théo pour moi.<br /> <br /> Le mail de Théo: kouamouo@yahoo.com<br /> Au plaisir!
O
Juste pour donner de mes nouvelles à Levy, qui a la gentillesse de les demander. Pourquoi à Théo, que je n'ai pas l'honneur de connaître?<br /> <br /> Sur le sujet : je l'ai maintes fois dit. Pour moi le détour par notre passé est absolument indispensable pour envisager notre devenir en toute connaissance de cause. L'histoire de l'Afrique est la chose la moins étudiée/partagée par les Africains entre eux-mêmes. Pourtant celle-ci est également à l'origine de la Renaissance européenne, de la modernité occidentale, qui lui doivent tant...<br /> <br /> Décrire avec brio les problèmes du continent, c'est très bien : depuis des décennies, des érudits s'y collent. Mais connaître les causes structurales, socio-historiques, de long terme ; c'est encore mieux. <br /> <br /> Faute de quoi, les solutions promues (ici ou ailleurs...) seront vaines, malgré qu'elles apparaissent si séduisantes intellectuellement. Elles ont l'inconvenient d'être généralement pensées par des gens/auteurs qui ne savent rien de l'Afrique, et ne visaient même ce continent dans leurs réflexions.<br /> <br /> L'on se souvient d'un phénomène analogue, lors des décennies 1960, où des théoriciens marxisants renommés développementalistes inventèrent des solutions enthousiastes pour le développement des PVD qui ont échoué partout où elles avaient été mises en oeuvre.<br /> <br /> Il ne suffira pas qu'il y ait des Africains compétents et volontaires pour appliquer chez eux des solutions inventées par d'autres, pour eux-mêmes. Il faudra encore faire l'effort de trouver des solutions endogènes, autonomes, sur les plans politiques/institutionnels, économiques, énergétiques, organisationnels, culturels, etc.<br /> <br /> Langue : 18 langues officielles en Inde, qui sont en usage au Parlement. L'essentiel de la littérature et du cinema indou (un gigantesque marché intérieur!) est en langue autochtone. Cela contribue à avoir une confiance en soi, en ses propres ressources cuilturelles, qui est sans limites...<br /> <br /> Onomastique/Toponymie : les personnes, lieux, marchandises, infrastructures BTP africaines doivent évoquer l'Afrique dans leurs appelation. Je préfère, par exemple, Akwaba à "bienvenu", Attiéké à "couscous de manioc", etc.<br /> <br /> Energie : l'exploitation du solaire à l'échelle macroéconomique entraînerait à elle seule une véritable Révolution Industrielle ; au moins autant que la machine à vapeur ou les NTIC...<br /> <br /> Etc.
D
Espérons que cette visite aura fait l'objet d'un bon traitement médiatique en Inde.<br /> <br /> Il serait intéressant que le DG de la Douane se rende (sur invitaion bien sur) en Inde pour montrer le potentiel de son système informatique de gestion de l'information douanière; système salué l'OMD.<br /> Ou encore que ce jeune chercheur ivoirien (dont je ne me souviens plus du nom) spécialiste du traitement de signal, y aille faire la promortion de son invention relative à la gravure de cds-rom.<br /> <br /> A défaut, ce serait bien que tu y fasses leur promotion.
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