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Le blog de Théophile Kouamouo
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9 juillet 2007

Guillaume Soro et «son» attentat

soro_guiguiSouvenons-nous. C’était en janvier 2003, dans la foulée de la signature des accords de Linas-Marcoussis. Guillaume Soro triomphait dans le rôle de l’appendice «jeune et joli» de la Françafrique la plus tordue ; Dominique de Villepin et Pierre Mazeaud lui prophétisaient un avenir d’homme d’Etat assuré, alors qu’ils prédisaient au président ivoirien Laurent Gbagbo une retraite anticipée.

Depuis cette époque, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Le président ivoirien n’a pas été déboulonné malgré tout l’édifice militaro-diplomatique qui était censé l’encercler. De guerre lasse, une partie de la nébuleuse internationale qui avait décidé de renverser Laurent Gbagbo a accepté de travailler avec lui sur l’hypothèse d’une paix sans putsch. Les Accords de Ouagadougou sont nés. Guillaume Soro, «l’instrument» dressé contre «l’adversaire» a été nommé Premier ministre par celui qu’il devait renverser, au grand dam de ses anciens amis du G7 et de certains de leurs alliés internationaux. Il est désormais dépeint en «traître».

Une chose est sûre : la guerre de 2002 et la paix de 2007 ont bénéficié, l’une comme l’autre, à l’ancien secrétaire général de la FESCI, et lui ont permis d’accélérer de manière radicale son destin politique. Il n’y a qu’à voir où en sont les Martial Ahipeaud, Eugène Djué et même Charles Blé Goudé pour se rendre compte que l’enfant de Ferkéssédougou est, de tous les produits de cette génération qui veut le pouvoir, celui a qui a, de la manière la plus spectaculaire, brûlé les étapes.

L’attentat perpétré contre l’avion qui le menait d’Abidjan à Bouaké le vendredi 29 juin 2007 a permis aux observateurs de se rendre compte de la place centrale que l’ex «petit gros» de la rébellion a pris en Côte d’Ivoire. Les uns après les autres, tout ce que la Côte d’Ivoire compte de figures politiques va, avec empressement et dévotion, dire son «yako» à Soro. Bien entendu, chacun y va avec son agenda et ses préoccupations. Ainsi, le camp présidentiel veut manifester sa solidarité dans l’épreuve pour mieux consolider une alliance encore fragile. Certains membres de l’opposition se disent que s’ils ménagent leur compassion, Soro passera, entièrement et avec armes et bagages, à l’ennemi. D’autres, comme Alassane Ouattara et les dignitaires du RDR se disent que, s’ils ne font pas assaut d’amabilités, on les accusera d’être à l’origine de l’attentat – étant donné que tout le monde sait qu’ils ont parrainé une rébellion qui les a finalement laissés tomber en chemin.

Une chose est sûre : aujourd’hui en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro est le seul acteur politique que personne ne veut assumer comme ennemi. Il a acquis une indéniable centralité. De Villepin et Mazeaud ont-ils fait, il y a plus de quatre ans, œuvre de divination ? Sans doute l’actuel Premier ministre de Côte d’Ivoire veut-il y croire et se considérer comme une sorte de «prédestiné» qui a la «baraka» (selon l’expression de Jeune Afrique, la semaine dernière). Deux destins possibles s’ouvrent à Soro en tout cas : il peut tout aussi bien s’intégrer durablement dans le paysage politique africain ou s’assécher rapidement, essoré par des aventures politiques trop précoces et trop immorales.

Après ce qu’il nous somme de considérer comme «son» attentat, Guillaume Soro a montré les qualités qui l’ont souvent aidé et les défauts qui risquent de le «tuer».

En choisissant de rester à Bouaké après l’attentat, au lieu de s’enfuir «par sept chemins», le Premier ministre a montré une fois de plus son courage physique et son flair politique. L’opinion populaire aime les «woody» courageux ; les éventuels contradicteurs à Bouaké auraient vite fait de crier à la victoire psychologique si Soro s’était précipité à Abidjan après leur assaut ; les chefs de guerre qui se complaisent pour l’instant dans le double jeu auraient peut-être définitivement basculé. Tout cela, Soro l’a compris.

Ceci dit, dans la gestion de l’après-attentat, Soro a étalé son insondable arrogance et son caractère manipulateur devant des interlocuteurs irrités malgré leur masque de sympathie. Tour à tour, ses proches et lui ont accusé l’ONUCI, la Licorne, le camp présidentiel. Soro a demandé à tous ceux qui spéculaient de laisser les experts travailler pour finir par affirmer «je sais qui a fait le coup». Par la suite, profitant de l’aubaine que lui donnait la RTI (des sortes d’éditions spéciales couvrant de long en large la succession des «yako»), il s’est assumé à imiter le président Gbagbo jusqu’à la caricature, dans ses trucs et astuces, dans ses tics, dans sa posture. Recourant de manière exagérée au «je» de majesté, traitant ses interlocuteurs comme s’ils venaient effectivement se mettre à son service au-delà du folklore, il a raté de nombreuses occasions de montrer quelques signes d’humilité.

Et pourtant… Même s’il jouit aujourd’hui d’une gloire circonstancielle, Soro a plusieurs cadavres dans les placards. La France, qui sait tout des crimes et des pillages des siens, le tient : c’est sans doute pour cette raison qu’il a enjoint ses proches de mettre un terme à leurs accusations contre Licorne et l’ONUCI. Soro ne doit pas commettre l’erreur de regarder sa nomination à la Primature comme une absolution, une «nouvelle naissance» qui aurait effacé par miracle ses agissements du passé. Or, quand il dramatise à l’excès ce qui lui est arrivé, de nombreuses personnes se souviennent que des actes terroristes d’une ampleur bien plus grande que ceux du 29 juin 2007 ont eu lieu le 19 septembre 2002 – lui-même dit avoir été à la tête des opérations qui ont notamment coûté la vie à un ministre d’Etat, Emile Boga Doudou. boga_doudouQuand il dit qu’il sait comment ses hommes agissent – pour les blanchir de «son» attentat –, on se souvient qu’ils ont fait à d’autres (de manière peut-être moins spectaculaire mais tout aussi meurtrière) ce que quelqu’un a tenté de faire à leur chef. Lorsqu’il écarte toute piste interne, niant des frustrations pourtant réelles au sein de ses troupes, il accroît le malaise entre une base clochardisée et une minorité de chefs rebelles à la richesse ostentatoire.

Trop parler peut tuer. Guillaume Soro, s’il ne veut pas connaître le même sort que ceux qui l’ont précédé, doit se souvenir qu’il est après tout celui par qui le scandale est arrivé, mettre un bémol à sa propre euphorie et à celle de ses proches, travailler dans la discrétion et la courtoisie… en sachant qu’il a beaucoup de choses à se faire pardonner.

 

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Commentaires
I
Partons de l'hypothèse que soro dise la verité. Si son attentat n'est pas le fait de ses hommes il ne reste plus que les forces impartiales et le camp presidentiel. la licorne accuse le camp présidentiel (après avoir dès le lendemain de l'attaque ponité du doigt des éléments récalcitrants des rebelles).<br /> la clé de ce mystère réside donc dans l'enquête internationale. Il suffira simplement de connaitre la composition pour tere fixée sur l'identité du coupable. Elementaire mon cher watson!!<br /> <br /> je vous invite à cette reflexion: croyez vous sincèrement qu'un pays nucléaire, dévéloppé (qui a néammoins un seul porte avion et qui est incapable de réaliser un coup d'état dépuis 4 ans je vous le concède) puisse avoir des lances roquetes à moins de 100 metres de sa base de bouaké (où attérissent et décollent ses avions de surveillance...de l'embargo sur les armes) et ne pas le savoir? si c'est vrai c'est que la france (puisqu'il faut la nommer par respect pour les autres grandes puissances) n'a vraiment pas une armée de pays développé!!!!
E
Comme on le dit, le ver est dans le fruit. Difficile de l'extirper.<br /> Comme Soro lui-même sait comment "ses gars" procèdent, wait and see.<br /> Dans tous les cas, dans les heures torrides de la rebellion, il a été dit que "nous n'avons pas pris les armes pour des strapotins de postes ministériels, mais pour que le Parrain de la Rébellion, celui-là même qui les ravitaille soit Président, en l'occurence ADO.<br /> Soro Guillaume, Premier Ministre de Gbagbo, serait une trahison, un crime de lèse-majesté.<br /> Mais comme Soro disculpe son camp et les forces impartiales, et qu'il dit savoir le ou les coupables .....................
S
C'est clair, en confiant à l'ONU l'enquête sur "son" attentat, Soro qui affirme "en connaitre les auteurs" s'engage à poursuivre le processus d'absolution des coupables les plus probales déjà entamé. D'abord il blanchit les rebelles des Forces Nouvelles, rassure les Forces Licorne et l'ONUCI qu'il ne voudrait pas voir accusés. <br /> <br /> Quant au Président Gbagbo, maître à penser de l'Accord de Ouagadougou dont l'objectif est avant tout le retour de la paix en Côte d'Ivoire il sait bien que la vérité sur les auteurs et commandaitaires de l'attentat de Bouaké ne viendra jamais d'une enquête internationale menée par l'ONU. Gbagbo peut-il cependant s'opposer à la requête obsessionnelle de son Premier Ministrer de confier l'enquête aux des "internationaux" du "Grand Machin" sans offrir de prétextes à l'accusation de son propre camp donc à la remise en cause totale de l'Accord de Ouaga?<br /> <br /> Ainsi donc, malgré les airs suffisants affichés par les attitudes et la rhétorique dans les suites immédiates de l'attentat, Soro a décidé d'absoudre les vrais coupables en faisant confier la responsabilité de l'enquête à l'ONU. Il espère ainsi éviter de se faire rattraper par un passé qu'il sait lui même très chargé. <br /> Reste à craindre qu'avec les manigances et les acrobaties de la France (qui sera qu'on le veuille ou non l'une des chevilles ouvrières visibles ou occultes de l'enquête), le camp présidentiel ne soit indexé voire désigné coupable. En fait, pour la France et pour toute la nébuleuse anti-Gbagbo, rien n'est à négliger quand il s'agit de casser du Gbagbo et du patriote. Il s'agit bien d'un autre volet chorégraphique de la danse de sorciers à laquelle nous assistons depuis 2002. <br /> <br /> <br /> Alors gardons les doigts croisés!
D
Cher kouamouo,<br /> Chers Bien-aimés Frères et Soeurs Ivoiriens et africains,<br /> <br /> <br /> Le Vendredi 29 Juin 2007, aux environs de 10h30, le Premier-Ministre SORO Guillaume a échappé à un attentat, initialement prévu contre lui pour s'exécuter, à Abidjan, avec le Président GBAGBO dans le collimateur, ainsi que les Chefs des FDS, Philippe MANGOU, KASSARATE et GUIAI BI POIN, le 28 Juin, mais mis heureusement à mal par la visite officielle du Frère Guide de la Révolution Lybienne, Mouammar KADHAFI.<br /> <br /> 18 Afgans, 13 Albanais et 25 Syriens auraient été mis à la tâche, pour réaliser l'assassinat du Premier Ministre et mettre le pays, à nouveau, à feu, et donner ainsi un coup d'arrêt brutal au processus de paix ou mettre à plat l'Accord de Ouagadougou.<br /> <br /> De sources crédibles, les tirs de roquettes qui ont canardé l'avion du Primus seraient partis, à l'aéroport de Bouaké, des positions de la Force LICORNE.<br /> Vraisemblablement, la Côte d'Ivoire attend une autre hécatombe de la France pour régler, comme qui dirait, le noeud gordien LICORNE!<br /> <br /> J'ai déjà averti que les manoeuvres de cette force, dans la Région de la Marahoué, étaient suspectes.Il faut ouvrir l'oeil! La crise n'est pas finie! Nous pourrions basculer dans bien pire, si le Président continue de refuser de sévir contre cette force et contre la France, qui sont, à nouveau, citées dans ce complot par les "Grandes Oreilles" ivoiriennes, ainsi que leurs sbires locaux de l'opposition! Encore et toujours les mêmes!<br /> <br /> Visiblement, SARKOZY, comme nous l'avons prédit, s'inscrit dans la même logique et dans la même politique que CHIRAC, celles du TOUT SAUF GBAGBO.<br /> Le projet du Guide lybien (même dans sa forme actuelle de voeu) d'unifier l'Afrique et le retour, à pas significatifs, de la paix, en Côte d'Ivoire, qui vont tout faire perdre à la France, laissent présager des jours à venir très agités pour la Côte d'Ivoire! Ivoiriens, la lutte pour notre indépendance se poursuit! <br /> <br /> Malgré toutes ces gesticulations d'agonisant dont font preuve les ennemis de la paix, j'encourage le Président GBAGBO à se rendre à Bouaké, en Juillet 2007! C'est un mois symbolique pour nous, par rapport à la date initiale. C'est ce projet de réunification officielle et de paix pour la Côte d'Ivoire qui donne de l'insomnie aux ex-parrains de Guillaume SORO. Il faut tenir, Monsieur le président! Il faut tenir, Monsieur le Premier Ministre! Tenir envers et contre tout!<br /> <br /> Que DIEU bénisse la Côte d'Ivoire!<br /> <br /> DINDE Fernand<br /> dindefernand@yahoo.fr
D
Cher kouamouo,<br /> Chers Bien-aimés Frères et Soeurs Ivoiriens et africains,<br /> <br /> <br /> Le Vendredi 29 Juin 2007, aux environs de 10h30, le Premier-Ministre SORO Guillaume a échappé à un attentat, initialement prévu contre lui pour s'exécuter, à Abidjan, avec le Président GBAGBO dans le collimateur, ainsi que les Chefs des FDS, Philippe MANGOU, KASSARATE et GUIAI BI POIN, le 28 Juin, mais mis heureusement à mal par la visite officielle du Frère Guide de la Révolution Lybienne, Mouammar KADHAFI.<br /> <br /> 18 Afgans, 13 Albanais et 25 Syriens auraient été mis à la tâche, pour réaliser l'assassinat du Premier Ministre et mettre le pays, à nouveau, à feu, et donner ainsi un coup d'arrêt brutal au processus de paix ou mettre à plat l'Accord de Ouagadougou.<br /> <br /> De sources crédibles, les tirs de roquettes qui ont canardé l'avion du Primus seraient partis, à l'aéroport de Bouaké, des positions de la Force LICORNE.<br /> Vraisemblablement, la Côte d'Ivoire attend une autre hécatombe de la France pour régler, comme qui dirait, le noeud gordien LICORNE!<br /> <br /> J'ai déjà averti que les manoeuvres de cette force, dans la Région de la Marahoué, étaient suspectes.Il faut ouvrir l'oeil! La crise n'est pas finie! Nous pourrions basculer dans bien pire, si le Président continue de refuser de sévir contre cette force et contre la France, qui sont, à nouveau, citées dans ce complot par les "Grandes Oreilles" ivoiriennes, ainsi que leurs sbires locaux de l'opposition! Encore et toujours les mêmes!<br /> <br /> Visiblement, SARKOZY, comme nous l'avons prédit, s'inscrit dans la même logique et dans la même politique que CHIRAC, celles du TOUT SAUF GBAGBO.<br /> Le projet du Guide lybien (même dans sa forme actuelle de voeu) d'unifier l'Afrique et le retour, à pas significatifs, de la paix, en Côte d'Ivoire, qui vont tout faire perdre à la France, laissent présager des jours à venir très agités pour la Côte d'Ivoire! Ivoiriens, la lutte pour notre indépendance se poursuit! <br /> <br /> Malgré toutes ces gesticulations d'agonisant dont font preuve les ennemis de la paix, j'encourage le Président GBAGBO à se rendre à Bouaké, en Juillet 2007! C'est un mois symbolique pour nous, par rapport à la date initiale. C'est ce projet de réunification officielle et de paix pour la Côte d'Ivoire qui donne de l'insomnie aux ex-parrains de Guillaume SORO. Il faut tenir, Monsieur le président! Il faut tenir, Monsieur le Premier Ministre! Tenir envers et contre tout!<br /> <br /> Que DIEU bénisse la Côte d'Ivoire!<br /> <br /> DINDE Fernand<br /> dindefernand@yahoo.fr
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